027- Stabylo, 2èm acte : La charmeuse de serpents
" Passes derrière le confessionnal."
" Oh là ! Comme tu y vas l’abbé, du calme ! Et puis attends, là j’t’arrête tout d’suite because y’a un os :
Ma mallette est menottée à mon poignet et en plus comment ouvrir la serrure blindée ? C’est une fermeture à clef dérivée d’une authentique ceinture de chasteté." Résumé : A Canterbury, l’abbé Rézina doit remettre de faux plans à 006,5.
Donc, le lendemain de la veille, Marcel Dugambier alias 006,5 et l’abbé Rézina (alias PI 3.14.100 DIO.16) se rendent chez le seul et unique maréchal-ferrant de la ville pour tenter d’ouvrir la mallette. Manque de pot ou manque de bol, il est fermé pour cause de fermeture. (Avouez qu’c’est pas d’chance, un maréchal-ferrant sachant ferrer et qui ferme faut l’fer !)
Or donc, nonobstant et subséquemment, ils se mettent à l’aise sur un carré de gazon anglais. On réfléchit mieux les doigts de pied en éventail.
Marcel ne peut s’empêcher d’être en admiration devant les godasses de l’abbé :
Réelles fenêtres sur le monde d’aujourd’hui et en accord avec les tendances actuelles, les chaussures de l’abbé Rézina ont su rester uniques malgré les copies, elles sont à la fois glamour, fonctionnelles et prisées par les designers du monde entier.
Voilà de la bel ouvrage, se dit Dugambier en fin connaisseur...
La cloche de l’abbaye sonne exactement midi et soixante sept minutes, c’est la sortie des bureaux. Il fait beau (si, si, ça arrive...) De nombreuses personnes viennent s’agglutiner sur ce carré vert, des familles avec leurs enfants.
Parmi eux une fillette joue du flutiau. En passant à coté d’eux il se produit l’incroyable, l’ahurissant, l’extraordinaire, l’insensé, l’inimaginable, le prodigieux, le... (Bon ça va, ça va on a compris) même l’abbé n’en revient pas :
Au son de la mélodie, la serrure de la mallette de 006,5 s’ouvre par enchantement, comme pour les charmeurs de serpents !
" C’est un miracle ! dit l’abbé."
" Meuh non..."
" Mais si, messie."
" Dis-moi fillette, c’est quoi ta chanson ?"
" Frenchies ?"
" Euh... Ben nous v’là bien, j’espère que tu parles Anglais, l’abbé ?"
" Sûr...Enfin un peu. Hi ! little petite fille, what...Euh... the chanson.. ?"
" It’s my grandmother who has learned me it."
" Euh..."
" Dis donc l’abbé, t’est sûr qu’tu parles anglais ?"
" Parfaitement. Grandmother, ça veut dire grand-mère."
" Et t’as appris où ?"
" Ben au lycée."
" Ah, passque t’as été au lycée toi ?"
" Ben oui, jusqu’en huitième..."
" Pfft, y parle anglais qu’y’m dit... Bon, j’vois c’que c’est, on va voir la grand-mère, elle connait p’t’être le français... Laisses-moi causer."
" Bonjour Grandma, do you speak french ?"
" Bonjour monsieur, bonjour mon père."
" Votre petite fille joue une mélodie au flutiau, nous voudrions connaître le titre."
" It is called By returning the Breton Far, bring-zing the fary-dondaine. C’est une vieille chanson française : En revenant du Far Breton, bring-zing la farie-dondaine."
" Merci bien Madame."
" J’connais. J’parie qu’la grand-mère s’appelle Marie-Suzon. (Cornilles, chevilles, mortilles,...la famille, et le père et la mère et la fille et...zou, par derrière la maison, bring-zing la farie-dondaine ! bring-zing la farie-dondon !)."
" Bon, dit l’abbé, profitons du fait que la mallette soit ouverte pour y mettre les plans, et refermons là vite fait, en cas de besoin tu pourras l’ouvrir puisque tu connais la chanson."
" Ah ouais, et comment j’la referme môssieur je sais tout ?"
" Simple, tu chantes à l’envers, ça devrait marcher."
" Ca va, et c’est quoi la suite de l’opération Stabylo ?"
" Tu dois vendre les faux plans à Raoul et Paulo"
" Et comment je fais ?"
" Ca mon bonhomme tu t’débrouilles, moi j’ai fini mon sacerdoce."
" Qu’est-ce qui sert d’os ?"
" Laisses tomber..."
A suivre... En passant par le SDRA (avec mes sabots..)